Ce texte explique la Demerdenzizicht Licence (DMDZZ). Il est passé sur fmbl il y a déjà un moment, et le site de référence (la buvette.org) ne semble plus maintenu depuis. Nous en reproduisons donc ici le contenu.

Pour les écrits non techniques, il y a la Licence Art Libre, en français :)

TH.
Copyright © 2000, Thomas Harding. Copyleft : cette oeuvre est libre, vous pouvez la redistribuer et/ou la modifier selon les termes de laLicence Art Libre. Vous trouverez un exemplaire de cette Licence sur le site Copyleft Attitude http://copyleft.tsx.org ainsi que sur d’au .../...

Le site est très intéressant en effet (et les liens autour aussi, d’ailleurs, la "copyleft attitude" est une excellente idée), mais la licence Art Libre insinue que le document qu’elle protège est de
l’art, ou du moins une oeuvre.

La DMDZZ ("Demerdierenzizicht" fait remarquer un lecteur cultivé) est un moyen simple et autoréférent pour signaler le bon usage d’une parodie, d’une simple opinion, etc. Le "nom" est "suffisamment évocateur" ("menfoudeuskevouzanfaite licence", selon la suggestion du même lecteur), le texte associé, délibéremment simple, est à la fois une licence et une parodie de licence, et la licence est sous licence DMDZZ (ce qui est cohérent avec son caractère parodique), ce qui
implique qu’elle est modifiable par quiconque ose le faire. On peut latorturer sous tous les angles qu’on voudra, on peut lui faire dire tout ou son contraire, sauf l’évidence : seul le droit moral de l’auteur compte, et par défaut, l’auteur est d’accord.

En gros, oui, c’est auto-référent, absurde, et pourtant, avec un peu de conviction, on peut prétendre que c’est un texte à valeur juridique (quoi que si un jour l’article 5 est lu dans un contexte juridique, je
veux bien une invitation pour me fendre la poire). Pas de quoi ennuyer un brave usenetien, mais de quoi laisser perplexe un juriste ou tout ennemi de la gent drosophile : rien n’est garanti, rien n’est explicitement autorisé ou presque, rien n’est explicitement interdit ou presque, et l’auteur dispose toujours d’un droit moral inaliénable.
En gros, c’est la "null licence".

Donc, quelque part, la DMDZZ est une parodie et une référence directe (voire un hommage) à la LAL, la GPL (selon la formule consacrée :
"Sous Demerdenzizicht Licence ou ses pâles équivalents, la GPL, par exemple", qui consacre à la fois la parenté et le rapport parodique).
Elle n’a pas la vocation contaminante d’autres licences parce qu’à priori elle n’est pas supposer protéger quelque chose qui a une valeur. Elle n’a pas cet inévitable aspect tatillon des licences du monde anglo-saxon, où "tout est juridique", parce que ce n’est pas nécessaire normalement. Vous imaginez, vous, un contexte juridique où le mec dit "Ha ben je croyais qu’un texte sous Demerdededenzizicht Licence était un truc sérieux ?". Bon, je sais que les juristes sont
plus réputés pour leur mauvaise foi que leur intelligence, mais quand
même, là, c’est gros.

Effectivement, elle s’applique bien aux messages sur usenet, qui ont une vocation éphémère, en autorisant l’archivage, mais en faisant reposer la responsabilité de cet archivage sur l’archiveur ou l’utilisateur final du contenu. Si le document existe après son expiration, c’est que quelqu’un l’a voulu, à lui la faute s’il y en a une (et encore, ça repose davantage sur l’utilisateur final).

D’un point de vue constructif, ça permet tout usage de bonne foi conforme à l’esprit : le "don au domaine public". Il n’est même pas interdit de prétendre qu’on en est l’auteur, mais on ne peut pas pour autant empêcher quelqu’un d’autre de se prétendre l’auteur aussi.

Enfin bon... pas de quoi se mettre martel en tête. Juste un pas en avant dans la démagogie et l’absurde : c’est une "embraced & extended LAL", dans la bonne tradition e-impériale que nous aimons tous, et avec lequel la licence entretient également une relation parodique.

Antoine BELLOT : Il n’y a toujours pas de rapport avec la choucroute