Télétravail et outils numériques - visioconférence

samedi 23 mai 2020
par  Valentin
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La situation exceptionnelle que nous connaissons nous impose de recourir massivement à des solutions de communication en ligne. Pour éclairer les enjeux qui accompagnent ces outils, Cliss XXI propose un court texte de réflexion :

Nous vivons actuellement une situation exceptionnelle.

La crise sanitaire due au COVID-19 a poussé les autorités à encourager très fortement le télétravail, ce qui implique dans l’immense majorité des cas l’usage d’outils numériques.

L’adaptation (si elle a eu lieu) a dû être extrêmement rapide. En quelques jours, il nous a fallu réorganiser, individuellement et collectivement, l’intégralité de nos modes de communication dans le cadre du travail.

Assez rapidement, bon nombre d’organisations se sont tournées vers la visio-conférence sur des plateformes propriétaires. Ce n’est pas surprenant : elles étaient déjà suffisamment connues et utilisées pour être adoptées sans réticence ; lorsque ce n’était pas le cas, les entreprises ont généralement mis les moyens pour qu’elles le soient.

Cependant, comme toujours, les outils et services que nous utilisons ne sont pas neutres et ont des répercussions sur les plans écologiques, économiques et sociaux.

Écologiques : Généralement les outils informatiques ne sont pas loués pour leurs sobriétés énergétique. C’est particulièrement le cas de la visio-conférence qui demande une puissance de calcul impressionnante et consomme beaucoup de bande passante. Tout cela demande beaucoup d’énergie et des ordinateurs puissants, ce qui ne nous invite pas vraiment à la sobriété.

Sociaux : Ces outils sont généralement fournis par de grosses entreprises de la Sillicon Valley dont le modèle repose explicitement (ou non) sur la surveillance de nos habitudes et la revente de nos profils de consommation. En affûtant le marketing à l’extrême, elles sont l’un des rouages principaux du capitalisme au 21ᵉ siècle.

Économiques : Enfin, les logiciels en question sont dits “propriétaires”. Toute la connaissance que constitue le code informatique est verrouillé, techniquement et légalement, à des fins commerciales. La connaissance est pourtant un des rares “biens” qui tend à grandir lorsqu’il est partagé. Les justifications de la logique du logiciel propriétaire sont purement idéologique, il s’agit de fournir de la rente à qui est capable d’investir et non de reconnaître l’utilité sociale d’une production.

Pour toutes ces raisons, nous vous invitons à prendre le temps de repenser vos outils numériques.

D’abord en choisissant des outils libres. C’est-à-dire des outils dont le code est public et pour lesquels le travail nécessaire à leur élaboration ne peut pas être privatisé. Seule la transparence de ces outils garantit à leurs utilisateurs·rices qu’il n’y a pas de faille volontaire servant à siphonner nos données privées (et ne prenons ce risque à la légère, cela arrive bien plus souvent qu’on ne le croit).

Ensuite en utilisant ces logiciels chez des hébergeurs de confiance*. Le fait qu’un logiciel soit libre permet à d’autres hébergeurs de l’installer et de le proposer au public. Ce faisant, ils cassent cette logique de dépendance envers un seul acteur central. Il convient de rappeler qu’utiliser un service en informatique revient à offrir vos données à cet hébergeur. Libre à lui d’en faire ce qu’il veut. Dans ce cadre, avoir confiance dans les personnes qui vous offrent un service est primordial. D’où l’importance de décentraliser nos usages, de recourir à de petits acteurs avec qui il est possible de discuter et qui peuvent rendre des comptes de façon plus directe.

Enfin en limitant notre usage de la vidéo sur internet et donc à la visio-conférence. Le confort qu’elle apporte se paye fort sur le plan écologique. Des outils d’audio-conférences sont souvent une bonne alternative !

Tout ceci étant dit, place à la pratique :
— Pour la visio-conférence, à la place des Zoom, Skype, et autres Teams ; nous vous conseillons vivement le logiciel Jitsi. Bon nombre d’hébergeurs le proposent, au premier rang desquels la communauté qui développe le logiciel. Vous pouvez retrouver leur instance à cette adresse : meet.jit.si. Il est également possible de faire appel à un CHATONS (voir chatons.org).

— Pour l’audio-conférence, le champion libre est sans conteste mumble. Le logiciel est librement accessible chez bon nombre de CHATONS (par exemple chez l’april, à cette adresse : mumble.chapril.org/).

Vous trouverez peut être ces outils moins "beaux" ou "intuitifs" que les grands noms du domaine, mais il faut bien dire que nous n’avons pas leurs budgets en communication. En revanche, en choisissant ce type de solutions, vous soutenez un tissus de fournisseurs et de prestataires plus proches de vous, géographiquement et politiquement.


* Je me permets ici un petit écart technique qui me parait important sur la notion d’« instance ». Les gros services en ligne ont un peu flouté la notion mais il faut bien faire la différence entre le logiciel et les personnes qui fournissent le service (l’hébergeur). En effet un logiciel est simplement un outil, il peut être installé sur n’importe quel serveur géré par n’importe quelle organisation. On nomme chaque installation une « instance ». Celle-ci est gérée par un « hébergeur » qui décide des conditions d’accès au logiciel (tarifs, confidentialité des données, socle technique, etc).



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