Master « Ingénierie du Logiciel Libre » : rentrée 2011

Posté par  (site web personnel) . Modéré par j. Licence CC By‑SA.
Étiquettes :
28
11
mar.
2011
Éducation

Après 4 années d'existence et sa 5e promotion, le master « Ingénierie du Logiciel Libre » (I2L) de l'Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO) à Calais lance son recrutement pour la rentrée 2011. Pour tous ceux qui ne le connaissent pas encore, le master I2L est la seule formation universitaire et diplômante de niveau bac + 5, entièrement dédiée aux logiciels libres. Tous les modules de la deuxième année du master sont orientés logiciel libre : du système & réseau, au développement Web ou d'applications, en passant par les bases de données, les systèmes embarqués, l'économie, le droit…

La formation est assurée pour plus de 50 % par des acteurs du secteur. Pour exemple, les licences sont décortiquées par Loïc Dachary de la FSF France, la philosophie du Libre est analysée par Frédéric Couchet, délégué général de l'April, les modèles économiques sont explorés par Camille Harang de yooook.net, une partie du module systèmes & réseaux est traitée par des membres des projets et organisations Apache.org (Emmanuel Lécharny sur LDAP), [EdenWall], OpenWide (Pierre Ficheux sur Linux embarqué et QEMU), Milkymist… Jean-Paul Argudo, membre de PostgreSQL Europe, anime l'atelier sur PostgreSQL.

Ce ne sont que quelques exemples pris au hasard dans la liste des interventions 2010 - 2011. La formation est complétée par un ensemble de conférences techniques (par exemple, « Les technologies sans contact », « Perl », « La haute performance avec Erlang »…) et un projet en collaboration avec une communauté du Libre.

La deuxième année du master se déroule de début septembre à fin mars, et est suivie par une période de stage de 20 semaines, en majorité dans des SSLL ou des acteurs du monde du logiciel libre. L'accès au master est possible avec une licence en première année du master ou un niveau bac + 4 en deuxième année.

Le master offre aussi une possibilité aux auditeurs de formation continue (FONGECIF ou équivalent, contrat de professionnalisation, demandeurs d'emploi, etc.) d'intégrer la formation. La démarche est très souvent accompagnée d'une procédure de Validation des Acquis Professionnels (VAP), car beaucoup d'acteurs du secteur ne sont pas toujours diplômés, mais disposent d'une solide expérience professionnelle que l'on peut aujourd'hui valoriser.

Pour plus d'informations, rendez‑vous sur le site web du master : http://dpt-info.univ-littoral.fr/wiki/I2L:Accueil

Aller plus loin

  • # Effet réseau

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Le LL est encore un domaine minoritaire dans l'industrie du logiciel (en France en tout cas), et il y a davantage de petites boites sur ce secteurs que de grosses SSII ( qui se contentent d'utiliser les gros framework javouille ) par exemple.

    Est-ce cette formation, en plus permettre aux étudiants de connaitre des acteurs du secteur via leur prof du monde de l'entreprise, ont des moyens de se constituer un bon carnet d'adresse dans le milieu ? En effet ça peut sembler important quand on a une formation un peu "décalée"..

    Je vois qu'il n'y a pas de cours permettant de mener les étudiants à créer leur boite (droit des sociétés, compta de base, etc...), ce serait peut être utile afin de faire "grossir" le secteur ?

    Qu'en pensez vous ?

    « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

    • [^] # Re: Effet réseau

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Étant plutôt du coté financier de l'affaire,je ne pense pas qu'une formation de ce type devrait se lancer là dedans. À vouloir tout faire, on ne fait plus rien. Gérer une entreprise est un vrai métier qui s'apprend. Faire bouffer de la comptabilité à des fanas d'informatique et conditionner en partie l'obtention du diplôme à leurs niveaux dans ces matières, c'est pas très sympa et pas forcément plus productif. Pour ceux qui voudront se lancer, il faudra un supplément de formation. À eux d'aller le chercher, s'ils sont motivés.

      Ce n'est pas pour rien qu'on divise habituellement ces tâches.

      • [^] # Re: Effet réseau

        Posté par  . Évalué à 1.

        L'un n’empêche pas l'autre. Une formation est destinée à préparer les élèves a leur futur, pas à leur éviter les choses qui ne leur plaise pas.

        Je ne peux pas dire que j'ai adoré faire les matières d'entreprise (économie, création d'entreprise, management, planification, communication, marketing, etc.), mais par contre elles me permettent de mieux comprendre comment fonctionne l'environnement dans lequel je travaille.

        Pour le moment je n'ai pas eu à appliquer directement ces connaissances, mais qui sait, peut être qu'un jour j'en aurais besoin si je décide de me lancer?

        • [^] # Re: Effet réseau

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

          Bah précisément, c'est très rarement leur futur.

          M'enfin j'arrête d'insister.

          • [^] # Re: Effet réseau

            Posté par  . Évalué à 1.

            Quand je dis que je ne las ait pas appliqué directement, je ne dis pas que ça ne m'a pas servi. Ça m'a servi indirectement pour comprendre les décisions prises ou pour suggérer habilement des changements (en brossant le PDG dans le sens du poil quoi!) :)

          • [^] # Re: Effet réseau

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

            Le problème de ce genre d'attitude, c'est que cela conforte les chefs d'entreprises qui pensent que les étudiants de la fac ne sont pas employables. J'entend ça de tout côtés, je lutte, j'explique, je défends, mais en considérant que l'entreprise c'est le mal, les ingénieurs continueront à trouver du boulot et les universitaires continueront d'être au chômage..

            « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

  • # Effort louable

    Posté par  . Évalué à 3.

    Personnellement je ne peux que saluer cette démarche, et ce d'autant plus que j'ai moi même été étudiant à l'ULCO. Ca me fait donc tout drôle d'apprendre que cette université est la première à proposer une telle formation.

    Quelque part je trouve même que c'est une honte qu'il ait fallu attendre 2011 pour que ce diplôme universitaire existe. Je n'ai pas d'exemples en tête là tout de suite, mais je suis sûr qu'en cherchant bien on trouvera des foules d'exemples de mastères tous plus saugrenus les uns que les autres, et qui justifient certainement moins bien un financement public que peut le faire le logiciel libre.

    Un rapide coup d'oeil sur la page du mastère sur le site de l'ULCO me donne une assez bonne impression. Ils ont même un canal sur freenode, ce qui est plutôt cool, surtout que je traîne souvent sur ce réseau IRC.

    Malheureusement, j'ai aussi l'impression que l'enseignement universitaire de nos jours se cherche un peu, voir même "tatonne". Il est à craindre qu'une telle formation fasse partie de cette incertitude dans l'enseignement. De façon générale, il me semble que les technologies évoluent tellement vite de nos jours qu'on peut s'interroger sur le modèle même de l'enseignement académique. A l'heure où la connaissance se veut de plus en plus décentralisée, et où l'autodidactie prend une large part dans le processus d'acquisition de compétences, j'ai de plus en plus de difficulté à cerner la pertinence d'un diplôme universitaire.

    Mais bon, c'est quand même réjouissant de voir que des efforts sont faits pour l'enseignement et la reconnaissance du logiciel libre.

    • [^] # Re: Effort louable

      Posté par  . Évalué à 3.

      Si tu vis en France, tu dois savoir qu’être autodidacte est - plus à tord qu'à raison - rarement bien vu.

      J'ai travaillé à l'étranger, et je dois dire que l'on accorde beaucoup moins d'importance au diplôme et beaucoup plus aux compétences. Je trouve que cette trop grande focalisation sur les diplômes en France est une erreur. Je simplifie, mais c'est du genre "tu as un diplôme? dis moi lequel. Tu n'en a pas? alors tu ne sais rien faire". Un diplôme de grande école d'ingénieur a beaucoup de valeur, ensuite vient un diplôme quelconque, et puis au bas de l'échelle les sans diplômes ou autodidactes. Cela détermine fortement ta marge d'évolution (et ton salaire) dans un grand groupe.

      Je trouve que ce diplôme a un grand mérite: celui d'exister et de former des gens au logiciel libre, et je lui souhaite une grande réussite tout comme a ces futurs élèves!

  • # Enseignement académique périmé

    Posté par  . Évalué à 5.

    De façon générale, il me semble que les technologies évoluent tellement vite de nos jours qu'on peut s'interroger sur le modèle même de l'enseignement académique.

    Pas d'accord. L'enseignement académique n'apprend pas des technologies mais des concepts. La technologie est là pour illustrer le concept (et bien sûr le côté pratique). Les technologies évoluent rapidement, les concepts moins. C'est ensuite à l'étudiant d'approfondir ses connaissances sur les technologies selon ses besoin.

    • [^] # Re: Enseignement académique périmé

      Posté par  . Évalué à -1.

      À vrai dire l'adjectif "académique" traduit mal ce que je voulais dire exactement. J'aurais peut-être du parler d'enseignement "conventionnel". D'un autre coté, il me semble avoir lu sur les pages du sites du mastère dont il est question ici, que les cours seraient publiés sous licence libre. Donc on s'éloigne déjà du type d'enseignement que j'avais à l'esprit. Il n'empêche que je continue à penser que l'enseignement ne tardera pas à connaître une profonde crise qui remettra en question ses fondements mêmes.

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.